Extrait du livre Un vent meilleur
Un Vent meilleur De Adèle TARIEL et Caroline TACONET Editions Utopique
Le matin, j'ouvre grand ma fenêtre pour que le vent marin vienne s'engouffrer contre moi. Je vis ici, face à la mer, depuis que je suis née, avec mes parents, ma grande sœur Sarah et Noé, mon petit frère.
Un jour, en rentrant de l'école, j'ai vu ce garçon à travers la vitre de la voiture. Il était avec sa maman, les bras chargés de bidons. Les yeux d'un bleu transparent comme la mer. Devant mon air intrigué, Maman m'a expliqué : - Ils viennent chercher de l'eau à la douche de la plage. Tu sais, ma chérie, ce sont les gens qui vivent dans le bois, sous des tentes. Je n'ai rien dit, j'ai compris. Sous les tentes, là si près de chez nous, des familles vivent sans eau ni électricité.
J'y ai repensé le soir, et même le lendemain alors que je passais la journée chez ma tatie. Ma tatie bricolo habite tout près, dans une petite maison perchée sur la falaise, face à la mer. Elle passe son temps dans ses vieux engins et ses machines étranges. Elle a vu mon air triste, alors elle m'a lancé : - Suis-moi, Louise, je veux te montrer quelque chose. Nous sommes allées dans la grange toute poussiéreuse au fond de son jardin.
À l'intérieur, on pouvait à peine avancer. Tout au fond, j'ai découvert une forme gigantesque. - Qu'est-ce que c'est que ça ? Tatie a soulevé l'immense tissu. - Un biplan ! N'est-il pas magnifique ? Plus que quelques réparations et, crois-moi, je pourrai bientôt t'emmener voler ! Je suis restée sans voix. Ma tatie est vraiment extraordinaire.