>   Un zombie dans ma maison
Un zombie dans ma maison

Un zombie dans ma maison

9-12 ans - 21 pages, 2607 mots | 21 minutes de lecture | © Kilowatt, 2017, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Un zombie dans ma maison

Un zombie dans ma maison

L'arrivée d'un ordinateur dans la famille Cubichou est une révolution ! Julien ne peut plus se passer d'internet, des réseaux sociaux, des blogs et de ses nouveaux "amis". Encore faut-il savoir qui se cache derrière l'écran...

Cet album a été finaliste du Prix Opalivres 2018.

"Un zombie dans ma maison" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Raconté par Ségolène

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Extrait du livre Un zombie dans ma maison

Un zombie dans ma maison de Véronique Cauchy & Annabelle Gormand aux éditions Kilowatt


Un zombie dans ma maison
Chapitre 1 Ça chauffe – Julien, le petit-déjeuner n’attend plus que toi ! Julien ! Tout en beurrant des tartines, maman chauffe sa voix en appelant mon frère. Une façon comme une autre de s’entraîner pour son travail d’hôtesse d’accueil. Toute la
journée, elle diffuse d’une voix ensorcelante des informations au micro d’un grand centre commercial. Mais depuis quelque temps, j’ai peur pour ses cordes vocales. Chaque matin, mon frère est de plus en plus lent à se mettre en route ; du coup, maman redouble d’efforts pour le faire émerger. – Julien ! Tu descends ou quoi ? dit maman qui commence à forcer sur sa jolie voix. Julien ! Ça va être froid ! Tu m’entends ? JULIEN !  Dans ces cas-là, je me fais tout petit. Pas question d’embêter maman quand la moutarde lui monte au nez. – Julien, dernier avertissement !  Pour seule réponse, le silence... C’est un silence lourd, annonciateur de tempête. Je n’ose même plus croquer dans ma tartine.
– Tu l’auras cherché !  Voilà, on y est. C’est le moment où maman perd patience et se précipite dans les escaliers. Ça va chauffer ! Et je ne parle pas seulement de sa voix. Je me dépêche d’engloutir ma tartine, on ne sait jamais. Ce matin, maman traîne mon frère par la capuche de son sweat-shirt. Il a l’air encore plus ahuri que la veille. Enfin, quand je dis mon frère... Avec ses yeux cernés, son regard vide, ses joues creuses, son teint pâle et ses cheveux gras, on dirait un zombie qui porterait ses vêtements. Il tire une chaise et s’affale, s’empare du bol de lait, le boit, le repose. Ses gestes sont mécaniques, sans âme. Pas de « salut, p’tite canaille », comme au temps où lui et moi, on faisait les quatre-cents coups, pas de jeux débiles, genre imitation du grille-pain ou de la cafetière. Rien. Pas même un regard dans ma direction, comme si je n’existais pas. J’ai un pincement au cœur. Lui et moi, nous étions tellement proches... Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, nous sommes aussi éloignés l’un de l’autre que le pôle Nord l’est du pôle Sud.
Chapitre 2 Avant Nous, c’est la famille Cubichou. Bernard, notre père, est parti toute la semaine : il est chauffeur routier entre la France et la Belgique. Il nous appelle, nous rapporte des cadeaux de ses déplacements, mais ce n’est pas comme avoir un papa qui nous aide le soir à faire nos devoirs et nous borde en nous embrassant. Quant à notre mère, Marie, elle travaille dans la banlieue opposée. Traverser Paris lui prend deux heures par jour en plus de son travail. Voilà pourquoi Julien et moi, on est très proches. Paul et Joey, les copains de classe de mon frère, nous appellent les inséparables. Ils sont jaloux. Ils aimeraient avoir le même modèle de frère à la maison. Mais ça, c’est mission impossible : sa bonne humeur et son large sourire le rendent unique. Avec Julien, la vie est aussi douce et sucrée qu’un beignet aux pommes. Après l’école, on passe de chouettes moments à se raconter notre journée. Les nouvelles blagues, les coupes de cheveux des maîtres, les plats bizarroïdes de la cantine, tout y passe ! Dès qu’il y a un problème, la vie
devient un peu piquante, façon tarte à l’oignon. Sans hésitation, je cours lui en parler. Mon frère a toujours la solution. Bien sûr, je suis trop jeune pour résoudre ses problèmes, mais ça ne l’empêche pas de venir me les raconter. Son confident, c’est moi  ! Quand on se chamaille, la vie avec Julien est acidulée comme un cake au citron. Ben oui, ça arrive ! Par exemple, on n’est jamais d’accord sur les corvées. Qu’on ait une bonne excuse ou une grosse flemme, on tente toujours de sauter notre tour. Si je lui dis : « c’est ton jour de vaisselle », Julien grogne : « non, c’est le tien ! » S’il me fait remarquer : « Marius, t’as pas sorti les poubelles », je réponds : « vas-y, j’suis déjà en pyjama ! » Pour s’y retrouver, maman a punaisé notre programme sur le mur de la cuisine. Nos chamailleries, c’est juste histoire de mettre de l’ambiance, ça ne veut rien dire.