>   Hôtel Bordemer Tome 11 : SOS Phoky !
Hôtel Bordemer Tome 11 : SOS Phoky !

Hôtel Bordemer Tome 11 : SOS Phoky !

9-12 ans - 35 pages, 8909 mots | 1 heure 06 minutes de lecture | © Fanny Joly Numérik, 1999, pour la 1ère édition - tous droits réservés


Hôtel Bordemer Tome 11 : SOS Phoky !

9-12 ans - 1 heure 06 minutes

Hôtel Bordemer Tome 11 : SOS Phoky !

Rosy et moi, on a fait une rencontre pas banale sur la plage : un magnifique bébé phoque. La question s'est vite posée de savoir ce qu'on allait en faire. On a finalement décidé de le cacher et de le nourrir. Mais on était loin d'imaginer que ce phoque venait d'être volé au Parquatic.

"Hôtel Bordemer Tome 11 : SOS Phoky !" vous est proposé à la lecture version illustrée, ou à écouter en version audio racontée par des conteurs et conteuses. En bonus, grâce à notre module de lecture, nous vous proposons pour cette histoire comme pour l’ensemble des contes et histoires une aide à la lecture ainsi que des outils pour une version adaptée aux enfants dyslexiques.
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Extrait du livre Hôtel Bordemer Tome 11 : SOS Phoky !

Hotel Bordemer Tome 11 : S.O.S. Phoky ! de Fanny Joly, Illustrations de Christophe Besse Fanny Joly Numerik


S.O.S. Phoky !
C'est LUI qui raconte l'histoire.
Chapitre 1 Poésie et compagnie Roulez, roulez, roulez, ô vagues de l'Océan Pareilles à des milliers de jolis moutons blancs Caressez les rochers de notre belle plage Inspirez le poète, qui n’a que dix ans d'âge... C'était un samedi matin de juin. Assis sur un rocher face à la mer, je comptais et recomptais sur mes doigts les pieds des alexandrins du poème que j'étais en train de composer : in-1, spi-2, rez-3, le-4, poète-5, qui-6, n'a-7, que-8, dix-9, ans-11, d'age-12... Un alexandrin doit avoir douze pieds, pour ceux qui ne le sauraient pas. Mais avant de raconter mes exploits de poète, je ferais mieux de commencer par le commencement. Je m'appelle Georges-Albert Bordemer. J'ai dix ans, comme le dit mon poème. Mais ce que mon poème ne dit pas, c'est que je suis le fils d'Henri Bordemer, patron de l'hôtel du même nom : l'hôtel Bordemer, à Crique-les-Bains, 13 chambres, vue sur la mer, cuisine soignée, confort 2 étoiles et ambiance familiale. En tant que descen­dant d'une longue lignée d'hôteliers, je suis habitué à travailler dur au service des clients. Lorsque j'arrive à m'échapper, l'une de mes passions (en dehors de la glace à la mandarine, des échecs, du gâteau au chocolat de Mme Simone notre cuisinière et du saucisson -à l'ail de préférence), l'une de mes passions, donc, est la lecture. Je lis tout ce qui me tombe sous la main. Dictionnaires (j'en ai 7), livres sur les animaux (j'en ai plus de 100), romans, bandes dessinées, poèmes... Et justement, à force de lire des poèmes, j'ai eu envie d'en écrire! Surtout depuis que je me suis inscrit à l'atelier de poésie du vendredi soir avec Mlle Legibus, la professeur de latin du collège. Elle m'encourage énormément. Elle dit que je suis très doué. Elle m'a même poussé à participer au Concours régional de Poésie... Voilà pourquoi j'étais assis, ce sa-
medi-là, sur un rocher face à la mer, mon cahier de poésie dans une main et un stylo à bille dans l'autre... Le problème, c'est que j'avais le tournis. Pas à cause de la mer, oh non. Depuis le temps que je vis à côté d'elle, la mer ne m'a jamais donné le tournis. Non, celle qui me donnait le tournis, comme souvent, c'était Rosy. Il faut aussi que je vous dise qui est Rosy. Rosy Lengrais est la petite-fille de Joseph, le jardinier de l'hôtel. Elle habite avec son grand-père parce que ses parents sont souvent absents ils vendent des fleurs sur les marchés et se déplacent sans arrêt. Rosy a exactement mon âge et on vit presque ensemble. Je dis « presque » car on habite au même endroit, mais pas tout à fait sous le même toit. Moi j'ai une chambre (petite) dans l'hôtel. Rosy, elle, habite une cabane au fond du jardin, une ancienne cabane à outils que Joseph a transformée en logement. Rosy et moi, on est un peu comme un frère et une sœur, parfois amis, parfois ennemis. Mon père dit qu'on est comme« chien et chat ». Je me demande qui est le chien et qui est le chat dans l'histoire... En fait, ça dépend des moments. On est tellement différents ! Pour Rosy, par exemple, lire ou écrire sont deux abominables tortures. Elle préfère courir, sauter, nager, danser, shooter dans un ballon, slalomer sur des rollers ou sprinter en vélo, bref, tout plutôt que d'ouvrir un bouquin ou de soulever un crayon. Mais revenons au samedi en question. Si j'avais le tournis, c'est parce que mademoiselle Rosy passait son temps à faire des sauts périlleux autour de moi. Elle s'élançait, elle bondissait, elle virevoltait. Chaque fois que je regardais l'horizon pour y chercher l'inspiration, j'avais les pieds de Rosy sous le nez ! J'ai fini par en avoir assez. « Rosy ! Est-ce que tu pourrais arrêter dix secondes de gesticuler pendant que j'écris, s'il te plaît ! » Elle a fait un rétablissement pour venir se planter devant moi, les mains sur les hanches. « Gesticuler !!! Je suis sur le point de réussir le
Saut de Cabri à la taïwanaise, je te signale ! Une des figures imposées les plus difficiles du dernier championnat d'ath… - Oui, oui, tu es quasiment championne du monde d'athlétisme, on le sait ! Mais, moi… aussi, je prépare une compétition ! Sauf que moi, il s'agit de poésie et que ça demande un tout petit peu de concentration, figure-toi ! » Elle s'est assise sur le rocher à côté de moi. « Et tu vas gagner quoi ? - Je vais gagner, je vais gagner… je ne sais pas si je vais gagner, d'abord ! Mais disons que le lauréat du Concours régional de Poésie remportera un stylo à plume-or. Le deuxième gagnera son poids en cartouches d'encre... - Ouaaaahhh ! Ton poids en cartouches, tu vas en avoir à revendre, ça va te faire un max de fric ! » s'est écriée Rosy, les yeux clignotants d'envie. Je précise que Rosy n'a jamais un sou et qu'elle me prend pour un milliardaire. Je dois préciser aussi que j’ai quelques rondeurs ici et là. Je voudrais bien les perdre mais il faudrait que je perde aussi ma passion pour les glaces (à la mandarine), le gâteau au chocolat (de Mme Simone) et le saucisson (à l'ail de préférence). Or, je n'y arrive pas pour l'instant. Et en attendant, s'il y a bien une chose que je déteste, c'est qu'on se moque de moi au sujet de mon poids. « Qu'est-ce que tu veux dire par là ? j’ai grogné. - Rien rien... » Elle a détourné les yeux pour les fixer sur mon poème, comme si ça la passionnait. .. Puis, brusquement, elle a pointé une ligne du doigt, avec un petit sourire en coin. « Tiens, tut' es trompé, là... - Ah oui ? - Tu as écrit "vermeilles" au lieu de "merveilles" ... "gouttelettes vermeilles", ça n'existe pas ! » Elle avait l'air toute contente d'elle, comme si elle venait de marquer un point. La moutarde a commencé à me monter gravement au nez. « Excuse-moi, Rosy, mais ce n'est pas parce que tu ne connais pas quelque chose que ça n'existe pas. Si tu te donnais la peine de lire exactement ce que j'ai écrit : Dans l'infini du ciel, incroyables merveilles Goutelettes d'azur, pluie de perles vermeilles "Vermeil", pour ton information, est une couleur, un rouge vif et léger. Du reste, le mot "vermeil" forme une rime riche avec "merveille" qui... - Ah, parce que tu vois du rouge vif et léger quelque part, toi ? » elle a ricané. Je me suis levé. J'avais envie de l'envoyer valser... dans l'infini du ciel, tiens ! « ROSY ! LES POÈTES ONT UNE VISION POÉTIQUE DU MONDE ! ILS VOIENT DES CHOSES QUE LES GENS ORDINAIRES NE VOIENT PAS !!! TU PEUX COMPRENDRE ÇA ??? »
Elle m'a saisi le bras. « Hé ! Georges-Albert, en parlant de voir, tu vois ce que je vois ? Regarde, là-bas ! Dans l'axe du phare des Baleines, on dirait quelqu'un qui se noie ! » Elle désignait un point au milieu des vagues, à deux cents mètres environ. Elle m'avait tellement énervé que j'ai eu du mal à concentrer mon attention sur ce qu'elle voulait me montrer. Mais en effet, au bout d'un moment, j'ai aperçu quelque chose de sombre qui s'agitait… Rosy était déjà en train de plonger les mains dans mon sac à dos. « T'as tes jumelles ? - Hé ho, doucement ! Je ne fouille pas dans ton sac, moi ! - Ça risque pas, j'en ai pas ! » elle a répliqué du tac au tac, en ajustant mes jumelles devant ses yeux. Elle scrutait le lointain. « C'est quoi, cet O.N.N.I? » Je brûlais d'envie de reprendre mes jumelles mais je n'osais pas... Avec Rosy, c'est comme ça : il faut que tout le monde lâche, même moi ! « On peut savoir ce qu'est un O.N.N.I ? - Un mot que je viens d'inventer. Un Objet Nageant Non Identifié ! C'est vraiment bizarre ! On dirait un peu un chien, un peu un humain, mais pas complètement. Il faut que j'en aie le cœur net ! Tiens... » Elle m'a enfin rendu mes jumelles. Puis elle a commencé à se déshabiller, enlevant son tee-shirt, puis son pantalon… « Qu'est-ce que tu fais ? - J'y vais ! Je vais voir ! - Mais... Mais... Tu n'es pas en maillot de bain ! - Et alors ? Ma culotte est à pois, ça revient au même, et puis il n'y a personne pour me regarder, de toute façon ! » C'est vrai : la plage était déserte. Début juin, à Crique­les-Bains comme sur toute la côte, la saison commence à peine. Rosy a couru vers l'Océan, puis elle y est entrée comme si ça ne lui faisait ni chaud, ni surtout froid ! Je l'ai suivie aux jumelles. Elle a nagé son crawl de championne en direction
de l'O.N.N.I. Une fois sur place, elle m'a fait de grands signes. Je la voyais placer ses mains en porte-voix pour me crier quelque chose. Mais à cette distance et avec le bruit des vagues, je ne comprenais rien… Chapitre 2 « E ... e , ... oc... !'" Je me suis rapproché du bord pour essayer d'entendre ce que me criait Rosy. « E ... e , ... oc... ! E ... e , ... oc ! » E ... é ... oc ? Un roc ? Un bloc ? Une cloque ? Comme je lui faisais signe que je ne comprenais pas, elle a opéré un demi-tour pour nager dans ma direction. Ce n'est que lorsqu'elle est arrivée à quelques mètres du rivage que j’ai enfin capté le message :